Pages

samedi 4 janvier 2014

Spleen.


3 commentaires:

  1. Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
    Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
    Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
    Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

    Quand la terre est changée en un cachot humide,
    Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
    S'en va battant les murs de son aile timide
    Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

    Quand la pluie étalant ses immenses traînées
    D'une vaste prison imite les barreaux,
    Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
    Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

    Des cloches tout à coup sautent avec furie
    Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
    Ainsi que des esprits errants et sans patrie
    Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

    - Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
    Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
    Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
    Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

    C'est pas moi, c'est Charles qui la dit !

    RépondreSupprimer
  2. ah dis donc c'est plein d'émotions tout ça !!


    sarabande

    RépondreSupprimer
  3. Merci Yves pour ce poème du grand Charles, non pas celui-la mais Baudelaire .
    Merci Sarabande pour ton passage !!!

    RépondreSupprimer